Pyrénées Pêche sur la Weisse Traun en Bavière.

Comme promis, voici le report d’une journée et demie sur la Weisse Traun en Bavière. Je dois avertir que ce report contient peu de photos de poissons car sur le parcours j’étais en compagnie d’autres pêcheurs et que je n’ai pas « osé » faire des photos de tous les poissons.

L’idée d’aller pêcher la Traun est venue de ma femme pour mon anniversaire, elle a profité de notre voyage en Allemagne/République Tchèque pour faire un détour vers cette destination magique. Je tiens aussi à remercier mes filles qui ont bien voulu m’y accompagner car ce n’était pas une destination de rêve pour elles… Enfin, les photos que vous verrez dans ce report ont été faîte par ma femme et je l’en remercie grandement.

Matériel: j’ai opté pour ma CTS affinity 9′ #5 en 4 brins pour l’encombrement. Pour les mouches j’ai pris ma boite de sèches (hameçons de 16 à 10) comprenant tous types de mouches. Nymphes, mes perdigones assez flashies (attention: on ne pêche qu’à une seule nymphe). Pour le bas de ligne, du classique en 4,5 m et la pointe en 14° minimum.

Permis: il faut se faire faire un permis valable 1 mois (22,5€) à la mairie de Siegsdorf et prévoyez 2 photos d’identités. Ensuite, il faut réserver les parcours: 35€/journée.

Hébergement: Hôtel du Forellenhof à Eisenärf (compter environ 40€/nuit/pers avec petit déjeuner)

Le pêcheur Allemand: les allemands sont de nature « discrète » et viennent difficilement vers vous. Même dans le milieu de la pêche, ce qui m’a assez étonné car une passion se partage… C’est un peu pour cette raison que je n’ai pas pris de photos de poissons en leur présence. Aussi parce que j’étais un gêné du fait que j’ai pris pas mal de poissons bien calibrés par rapport à leurs prises. J’avancerai une explication plus loin dans mon récit.

La Weisse Traun: Comme je n’avais qu’un jour et demi de pêche, je n’ai pêché que le parcours sous l’hôtel.

Et bien nous y voilà !

Arrivée à l’hôtel le premier jours vers 17h30, j’ai tout juste le temps de vider la voiture que je me jette sur mon matériel comme un assoiffé. Je descends rapido sous le pont et décide d’attaquer en nymphes oubliant la règle élémentaire de la pêche à la mouche: l’observation. Mais j’ai trop faim, vite…. Je pêche rapidement les trous et courants sans rien voir, je fais quelques truites farios de 30 cm et m’obstine dans mon choix. Le soir venu, je vois un poisson gôber et décide de présenter mon tabanas en isard. Bon choix: une arc de 45 cm prend ma mouche et là c’est un festival: des sauts, des rushs dans les courants… incroyable la vivacité du poisson! La nuit tombe, je rentre.

Le lendemain, debout à 7h et après un copieux petit déjeuner je décide de descendre jusqu’à la limite aval du parcours (barrage). Je suis seul et marche tranquillement le long du sentier quand j’aperçois une MASSE dans l’eau. Oui, une MASSE qui bouge… WAOU ! Une truite énorme qui fait plus de 70 cm se trouve sous mes pieds; je n’avais jamais vu une telle truite. Je regarde autour, elle n’est pas seule… Imaginez l’adrénaline à ce moment! Pas de panique, je continue à descendre tout en repérant l’endroit où elle se trouve. Jusqu’au barrage j’aurai vu plus de 15 poissons plus ou moins gros (minimum 45 cm!). Je décide de traverser le barrage pour attaquer les poissons sur leur poste. J’observe: quelques poissons gobent mais très peu donc je décide d’attaquer en nymphe. L’approche n’est pas facile car l’eau est cristalline. Je fais bouger quelques truites mais ne mord. C’est alors que je vois une mouche dans un arbre une grosse sèche en poils de chevreuil montée sur hameçons de 10. J’arrête de pêcher et réfléchis deux secondes: des gros poissons, pas mal d’arc donc agressif; pourquoi ne pas essayer ma grosse perlidé en hameçon de 8. Un pêcheur arrive et je monte 50 m plus haut pour lui laisser la place que j’avais peu pêcher. Je me retrouve devant une veine d’eau bien marquée et propose la perlidé. Elle passe dans la veine et d’un coup, une grosse bouche sortie du fond se jette sur ma mouche et la gobe ! Une arc de 65 cm ! Enorme avec une puissance inouïe, ma canne n’a jamais autant pliée, plus de 5 mn pour la sortir. Le pêcheur m’observe et quand je vais pour me retourner et lui faire signe, il tourne la tête… Je reste sur la veine et retente ma chance, bingo, une autre de 60 ! Je me dis, là tu as trouvé la mouche. Le pêcheur me regarde de nouveau et lui fait signe des deux bras que j’ai eu de la chance… Petit sourire.

En remontant la traun, le profil devient plus large avec peu d’eau et je me rapproche du secteur où j’avais repéré la grosse truite. Je ne la vois plus, dommage mais ce n’est pas grave. Laetitia me rejoint et me propose de faire des photos. Je lui dit que j’aimerai bien qu’elle me prenne avec un poisson lui expliquant la situation vécue. Je décide de me poser sur la berge sous le premier pont, et d’observer. Je repère assez rapidement deux poissons en activité rive opposée. Le courant est fort mais je reste en sèche, toujours avec ma perlidée… Je rate une arc et attaque, en dessous, un autre poisson. Second passage, ferrage et long combat que Laetitia immortalisera par bons nombres de clichés. Elle est combative, descend le courant, le remonte et ma canne fléchie incroyablement. Les 4 clichés ci-dessous décrivent assez bien ce moment inoubliable…

Ce moment passé, nous décidons d’aller au-dessus du second pont (celui menant à l’hôtel) pour une nouvelle série de photos en action de pêche et du milieu. Je me présente dans l’eau et devant moi, une barre. Je dis à Laetitia de s’approcher discrètement et elle n’en croit pas ses yeux: une truite (arc) d’au moins 80 cm se tient derrière un rocher dans 40 cm d’eau. Le temps de changer d’objectif et elle nous repère. Dommage. Voici maintenant une petite série de clichés assez sympa réalisée par Laetitia

Je pêcherai jusqu’à 18h ferrant encore 7 poissons de 45 à 55 cm, ne comptant pas le nombre incroyable de petites… Je sors de l’eau et décide de faire quelques clichés avec mon téléphone quand… quand à 10 m en amont du pont piétonnier sur la rive gauche, je vois trois poissons dont 1 que j’estime à 90 cm bien tapé, je n’en crois pas mes yeux. Je pense que bon nombre de pêcheurs serait redescendu mais je décide de rester là a observer le spectacle.

Je remonte à l’hôtel et après une bonne douche, nous descendons nous boire une bière bien méritée. Pas mal de pêcheurs sont là et je sens des regards interrogateurs… Je décide de faire le premier pas et de parler pêche. Je comprends très vite que tout se sait et que certains voudraient savoir avec quoi j’ai pêché. En effet, la plupart des pêcheurs m’expliquent qu’ils n’ont pas fait de très belles prises et qu’ils savent, par le pêcheur présent le matin en ma compagnie, que j’avais tiré mon épingle du jeu. Je leur montre donc « the fly of the day » et ils n’en croient pas leurs yeux ! « With that ? »  » Yes ! ». Je décide de donner mes deux modèles à des pêcheurs qui m’offrent une petite binouse (50 cl…). Même le gérant de l’hôtel qui est pourtant un fin connaisseur de la rivière et un bon pêcheur n’y croit pas. Je lui explique que j’ai misé sur la surprise et le caractère agressif des arcs en ciel, ce qui a marché aussi sur la « brown trout ». En effet, les truites du secteur voient passer un nombre important de mouches du même modèle et même calibre, c’est pourquoi il faut faire parfois preuve d’audace.

Vous l’aurez compris, je garde un super souvenir de ce cours séjour pêche et j’invite tous moucheurs de s’y rendre un jour tant les rivières et les paysages sont magnifiques. N’hésitez pas à me contacter pour des renseignements si vous décidez de vous y rendre et surtout, lisez l’excellent article de Clément LAVAUX sur son voyage là-bas qui fournit pas mal d’info: http://clem-flyfishing.com/sejour-de-peche-en-baviere-2/

Merci encore à Leatitia, Juliette et Lauriane pour ce merveilleux cadeau.