Mardi 7 avril, j’ai effectué la visite du système de piégeage de saumons en dévalaison sur la Garonne. MIGADO ( association de réinsertion du Saumon sur la Garonne et la Neste) nous avait invité avec la Fédération de Pêche du 65, l’ONEMA et le Syndicat Mixte du Pays des Nestes pour une visite de cette installation unique en Europe ! Nous nous sommes rendus à l’usine hydroélectrique de Pontis de Rivière (31) sur le Canal de dérivation.
Sur cette première photo, nous sommes sur le canal d’amener d’eau aux turbines. Les grilles à gauche ont été changées dernièrement car leur écartement était trop important (4 cm). Aujourd’hui cet écartement a été ramené à 2 cm pour éviter aux jeunes « smolts » de passer à travers et en faire de la soupe de poissons. A chaque extrémité de cette grille, il y a des passes avec des vannes automatiques qui montent et descendent en fonctions des variations de niveaux. Les « smolts » sont attirés dans ces passes et filent dans des canaux.
Ces captages amènent les smolts dans un bac d’arrivée. Ce dernier, par les remous puissants causés, oblige les poissons à se diriger vers l’aval sur la grille que l’on aperçoit au bas de la photo.
Une fois sur cette grille, les smolts tombent dans la goulotte légèrement orangée. Dans cette goulotte, une caméra très sensible se déclenche au passage des poissons. Elle est placée dans la boite (au dessus de la goulotte) en bois à l’extrémité du rail arrondi.
Une fois dans la goulotte, les smolts tombent dans une cuve oxygénée. Ils sont ensuite marqués avec une puce de traçabilité, identifiés et partent ensuite en camion à l’aval de la Centrale nucléaire de Golfech pour rejoindre l’Océan.
Ces jeunes smolts partent vivre en mer durant 2 à 3 ans et certains remontent. Durant tout ce trajet de montaison, ils ne se nourrissent pas et ont intérêt à être gaillard pour supporter ce long voyage entravé de pièges ! Comme à la dévalaison, ils sont piégés à Carbone (31) durant leur Montaison, mis en camion et relâchés sur la Pique (affluent de la Garonne) ou sur l’Ariège. Le pic de dévalaison se situe en avril et la nuit. C’est donc en ce moment ! Mais attention, ces smolts ne sont pas sauvages, ils ont été élevé en bassin à Bergerac (47) ou à Cauterêts (65) car actuellement la reproduction naturelle reste « impossible » à cause des ouvrages et de la qualité de l’eau. Sur les 40-50 000 tacons lâchés MIGADO estime le résultat de montaison à 0,5 %. C’est peu mais c’est un travail de longue haleine mobilisant des passionnés et pas mal de bénévoles.
Ce fut une belle journée très enrichissante qui mériterait d’être vécue par tous les amoureux de nos rivières. Je tiens à remercier M. Stéphane Bosc, chargé de mission à MIGADO pour sa disponibilité et son discours scientifique vulgarisé. Si vous voulez en savoir plus: www.migado.fr.